Février 1999 : L’ennui est toujours un bon stimulant pour l’imagination. Ce n’était au départ qu’une intuition, c’est désormais une évidence confirmée par la relecture du Balcon en forêt  et du Rivage des Syrtes : cette frontière est un véritable concentré des deux ouvrages majeurs de Julien Gracq.

On y retrouve tout d’abord l’ambiance pesante de l’attente d’un conflit, que l’on sent venir, et qui  pourtant, reste éloigné, tout en étant trop proche pour être ignoré. On y retrouve également un espace à haute tension géopolitique, une frontière. Le drame peut alors s’insérer dans la géographie.

Ce paysage politique (pour reprendre l’expression d’Yves Lacoste) possède deux éléments remarquables qui m’apparaissent comme des extraits essentiels de ces romans : la maison forte et la chambre des cartes.

Certes, l’environnement ne rappelle en rien la forêt de l’Ardenne, cela n’empêche pas qu’il reste toutefois de frappantes similitudes (2) avec le roman de Gracq Un balcon en forêt: le contexte géopolitique ( la Drôle de Guerre) et l’architecture.


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